Microsoft veut une réglementation pour la reconaissance faciale

Le directeur juridique de Microsoft Brad Smith s’inquiète des avancées technologiques de la reconnaissance faciale et appelle à une réglementation de cette pratique.

C’est dans un article diffusé sur le site de Microsoft que Brad Smith, directeur juridique, a fait part des risques que pouvait engendrer la reconnaissance faciale. D’après lui, cette technologie peut être très utile comme par exemple retrouver une personne portée disparue. Mais la reconnaissance faciale peut également être utilisée à mauvais escient.
Brad Smith fait notamment référence au roman de George Orwell “1984” en soulignant le côté sombre de cette technologie en disant que la reconnaissance faciale soulève des problèmes qui vont au cœur des protections fondamentales des droits de l’homme. Par exemple, un gouvernement pourrait contrôler ses citoyens à un tel point qu’il pourrait savoir tous les déplacements de tout le monde sans la permission de personne. Les entreprises pourraient également se servir de cette technologie pour suivre de près leurs visiteurs et leurs clients à leur insu, puis ainsi récupérer les informations pour prendre des décisions importantes comme des choix d’embauche notamment.  

Des idées pour avancer 

La reconnaissance faciale a déjà été mis en place dans certains pays et certaines villes et des dérives ont déjà été constatées. Il faut donc vite réglementer avant que des gouvernements et des entreprises l’utilise de mauvaise manière. De plus, Brad Smith trouve plus juste de demander à un gouvernement élu de réglementer des entreprises que de demander à des entreprises non élues de réglementer un gouvernement. Il appelle notamment le Parlement fédéral américain à voter une loi et de mettre en place des solides méthodes de surveillance du pouvoir exécutif.
Brad Smith invite les députés à réfléchir sur plusieurs propositions comme proposer aux commerçants de poser des panneaux pour avertir l’usage de la reconnaissance faciale ? Ou bien de permettre aux particuliers d’accéder aux photos qui les identifient ? Également, pourquoi ne pas créer des procédures juridiques qui donnent des recours aux personnes qui ont été identifiées par erreur ? 

Smith souhaite que l’Etat américain pose un cadre et de ne pas donner le monopole aux entreprises qui évoluent dans un environnement très concurrentiel.  

Un problème mondial 

Le danger de la reconnaissance faciale n’est pas seulement aux Etats-Unis mais également dans plusieurs pays du monde. La Chine l’utilise afin d’équiper la police de lunettes intelligentes permettant d’identifier et de suivre certaines personnes. L’Allemagne a déjà installé des caméras biométriques dans une gare à Berlin et en Angleterre la technologie est également en phase de test. Quant à la France, elle est très prudente aujourd’hui avec cette technologie.
En effet, aujourd’hui la CNIL souligne les dangers que cela implique en matière de libertés individuelles. La France a tout de même émis deux propositions de loi qui ont été portées au Sénat et à l’Assemblée nationale afin que cette technologie soit exploitée par les forces de l’ordre, notamment pour les procédures relatives à la lutte contre le terrorisme.

Nous ne sommes donc qu’au début de son utilisation, mais le chemin vers la réglementation semble encore long, très long.